Il y a les personnes qui vont tester le jeûne intermittent sur une période courte (1 semaine, 1 mois) et qui ne peuvent pas en voir les bénéfices, qui arrivent au bout de 3-4 mois.

D’autres personnes ont mis ça en place depuis tellement longtemps qu’elles ont oublié les spécificités de chaque étape et les problèmes éventuels rencontrés.

 

Depuis plus de 7 mois, j’ai noté tout ce qui peut arriver quand on met en place un jeûne intermittent : les avantages, les inconvénients et les contre-indications éventuelles.

Le jeûne intermittent permet de désapprendre au corps d’avoir besoin de manger tout le temps. Cette mauvaise habitude affaiblit notre corps, année après année. En mangeant moins souvent et en laissant un temps suffisamment long entre le dernier repas et le suivant (16 à 20h), cela permet de renforcer mon corps. Il faut avoir à l’esprit que génétiquement, notre corps est programmé pour avoir des alternances manger, jeûner, manger, jeûner. Il y a 100 000 ans, les êtres humains partaient la journée pour aller chasser ou récolter des baies, des racines … Et ce n’est que le soir qu’ils pouvaient profiter ou non de leur chasse/cueillette. Parfois, la chasse avait été bonne et donc le repas du soir était copieux. Mais il arrivait aussi qu’ils revenaient bredouille et donc le repas du soir était très léger voir sauté, notamment en hiver lorsqu’il n’y a quasiment plus de végétaux à aller cueillir. Au final, il y avait une période courte durant laquelle ils mangeaient ce qu’ils avaient rapporté et une période longue de sommeil puis de chasse ou cueillette. L’être humain a été programmé pour fonctionner de cette façon.

Notre mode de vie s’est dégradé au point que les gens mangent constamment, comme s’ils étaient sous perfusion.

Le grignotage, consistant à manger n’importe quoi, tout au long de la journée, nous rend malade. Mais c’est un luxe que les pays pauvres ne peuvent pas se permettre.

En mangeant ainsi tout le temps, on a affaibli nos organismes, qui ont perdu la faculté d’être capable de ne pas manger pendant 12, 16 ou 20h sans ressentir un malaise. Il y a beaucoup de gens qui se sentent mal s’ils sautent leur encas de 10h ou leur goûter, alors qu’ils ont mangé quelques heures plus tôt. Si c’est votre cas, sachez que ce n’est absolument pas normal : votre organisme sont devenu tellement faible qu’il n’est plus capable de patienter quelques heures sans avoir besoin de mettre de la nourriture.

Avantages

  1. Gain de temps : je peux organiser ma journée comme je l’entends. Je suis dispo du matin jusqu’à la fin de l’après midi.
  2. Gain d’énergie, énergie constante tout au long de la journée. Et on a réellement beaucoup beaucoup plus d’énergie. On se sent infiniment plus en forme, même lorsqu’on manque de sommeil, on ne ressent quasiment plus la fatigue. C’est vraiment génial.
  3. Economies sur la nourriture
  4. Meilleure santé et disparition de certains troubles : problèmes de peau, allergies, douleurs articulaires, …
  5. Meilleure assimilation de ce qu’on mange : avec une même quantité d’énergie et de nutriments, on arrive à mieux assimiler. On économise ainsi notre énergie, nos réserves nutritionnelles et notre vitalité.
  6. On a un sentiment de puissance, de maîtrise de notre corps. C’est génial d’être capable de ne rien manger du matin au soir.
  7. Et quand on est en vacances, c’est beaucoup plus simple à gérer : on part plus tôt car il n’y a pas de petit-déjeuner à prendre. On a plus de temps car on n’a pas de repas le midi. On a juste à se soucier du repas du soir. En résumé, on a plus de temps et on fait des économies.

Inconvénients

  • Il y a une période d’adaptation durant laquelle on peut avoir des coups de pompes, des problèmes de concentration. C’est tout à fait normal : on doit entrainer notre corps à ce nouveau mode de vie. C’est comme un entrainement sportif : au début, ça peut être difficile, on peut avoir des courbatures …
  • Attention, c’est déconseillé aux boulimiques et aux personnes sujettes aux troubles alimentaires
  • Mauvaise haleine
  • Gaz et ballonnements du fait qu’on mange trop
  • Les gencives ont saigné lors du brossage des dents pendant 3-4 mois.

 

Mes Conseils :

  • Rester actif et oublier qu’on est en état de jeûne.
  • Il faut dormir suffisamment. Sinon, la ghréline (=hormone de la faim) va augmenter et la leptine (=hormone de satiété) va diminuer. Donc, si on ne dort pas assez, on aura tendance à avoir faim.

Ma pratique du jeûne intermittent :

En hiver :

  • Je ne fais qu’un seul vrai repas : le soir entre 18 et 19h
  • Je romps mon jeûne en hiver vers 15h avec des fruits de saison :
    • 1 pomme peu acide ou 1 poire ou 1 kaki (en été, ce sera des cerises, des fraises, du melon, des pêches ; en autome, des figues, du raisin…)
    • 1 banane
    • 1-2 dattes
    • 1 figue sèche
  • 2h plus tard, je bois un jus de légumes
  • 1h plus tard, je prends mon repas du soir
  • Idéalement, il faudrait commencer par le jus de légumes, puis les fruits.

Au printemps, en été et à l’automne :

  • Je ne fais toujours qu’un seul repas : soit vers 14h soit entre 16 et 18h (cela dépend des jours et de mon planning)
  • Je romps mon jeûne vers 12h avec un jus de légumes
  • Puis 30 à 60 min plus tard, je mange mes fruits de saison :
    • cerises, fraises, framboises, cassis, abricots, melons, pêches, prunes, figues, raisin, mûres, …
  • 1h plus tard, je prends mon repas du midi

Ce que ça m’a apporté :

  • C’est le 1er hiver de ma vie où je n’ai eu aucune maladie : ni angine, ni rhume, ni grippe. Rien.
  • J’ai plus de temps pour faire plus de choses dans la journée.
  • J’ai beaucoup plus d’énergie physique et je me sens plus motivé.
  • Je peux à nouveau manger des fruits sans avoir une crise de dyshidrose.
  • Je fais des économies vu qu’il y a 2 repas qui sautent.

Les différentes étapes, mois après mois :

  • Au bout de 4 mois, on cesse d’avoir une faim d’ogre le soir et on mange normalement. On a tendance à mastiquer plus (on avale moins comme un glouton), à manger plus lentement et à manger moins. C’est le signe que notre corps assimile mieux ce qu’on lui donne. On assimile autant en un seul repas qu’auparavant avec 2 repas. Du coup, on dépense 2 fois moins d’énergie pour un même taux d’assimilation.

Questions/Réponses :

1) J’ai entendu dire qu’il ne fallait pas manger beaucoup le soir et au contraire prendre un gros petit-déjeuner :

Il être préférable de manger vers 19h si on se couche à 23h. Mais ce qui est important c’est de manger des aliments qui vont bien ensemble, car si vous manger n’importe quoi, la digestion sera longue et laborieuse.
Pour ce qui est de prendre un petit-déjeuner ou pas, il faut savoir que le matin, notre taux de cortisol est au maximum : cette hormone du stress va donc entraver la digestion d’un éventuel petit-déjeuner qui a besoin au contraire de détente, de calme pour être correctement digéré.
De plus, il faut avoir en tête qu’avant de pouvoir bénéficier des nutriments des aliments ingérés, il va falloir les digérer et cela demande de l’énergie, voire parfois beaucoup d’énergie comme beaucoup en font l’expérience quand ils ressentent un gros coup de barre après le repas de midi.
Mais comme en toute chose, rien ne vaut l’expérience. C’est tellement agréable de ne plus avoir les remontées acides du petit-déjeuner, de ne plus avoir le coup de pompe à 10h. On gagne du temps le matin et on a toute son énergie pour être au maximum de ses performances, qu’on reste assis ou qu’on ait une activité physique intense, cela ne change rien, car notre corps a d’extraordinaires capacités d’adaptation.

2) Moi, si je saute mon petit-déjeuner, je ne suis bon à rien :

Si c’est le cas, vous n’êtes pas en bonne santé. C’est à voir comme un signal d’alarme. Il va falloir “muscler” votre organisme afin qu’il soit capable de tenir pendant un maximum d’heures sans manger.

3) A-t-on réellement besoin de manger 3 repas par jour ?

Non, c’est plutôt un luxe des pays riches. D’ailleurs, en faisant cela, notr estomac n’est quasiment jamais vide lorsqu’on commence un nouveau repas (à part le petit-déjeuner).

4) Je suis mince, puis-je pratiquer le jeûne intermittent ?

Oui et je dirais même c’est recommandé aux personnes qui n’arrivent pas à prendre du poids, quoi qu’elles mangent. Le jeûne intermittent va en effet augmenter notre capacité d’assimilation pour une même quantité d’énergie nécessaire à la digestion.

5) Combien de temps dois-je le pratiquer pour avoir une véritable expérience ?

Il faut le faire pendant au moins 6 mois. Les personnes qui testent le jeûne intermittent pendant quelques jours, 1 semaine voire 1 mois et disent que ça ne marche pas ne sont pas à prendre au sérieux. C’est comme si j’allais faire de la muscu pendant 1 semaine et que je dis que ça ne marche pas, que je n’ai pris aucun muscle. Ben oui, c’est évident puisqu’il faut au minimum 8 semaines !

6) Est-ce un nouveau régime à la mode ?

Non, ce n’est pas un régime, car le but n’est pas de diminuer les calories ingérées. Mais la conséquence sera qu’on mangera moins.

7) Le jeûne intermittent va entraîner des carences.

Si vous mangez mal, jamais de fruits et de légumes, alors oui. Si vous ne mangez que des glucides (pain, pâtes, riz, pommes de terre), de la viande, des produits laitiers et des gâteaux, alors c’est clair que vous êtes carencés et que vous allez vous carencer si vous continuez à manger ainsi. Mais si vous aviez une alimentation déséquilibrée et carencée, c’est l’occasion de changer cela avec la mise en place du jeûne intermittent.

8) Le jeûne intermittent est un nouveau régime à la mode. Et si je mange moins, mon corps va se mettre en mode économie et mon métabolisme de base va diminuer et je vais finir par grossir.

Non, car vous oubliez que vous n’allez pas manger moins (au moins les premiers mois). CE n’est pas un régime, c’est un nouveau mode alimentaire (qui n’est pas nouveau d’ailleurs, puisque l’humanité s’est toujours alimentée de cette façon, sauf depuis peu, dans les pays industrialisés.

9) Puis-je pratiquer le jeûne intermittent en continuant à prendre un petit-déjeuner ?

Oui, c’est tout à fait possible, mais du coup, vous serez alors obligé de manger le midi car si vous vouliez manger le soir, ce serait très très tard (si vous finissiez votre ptit-déj à 7h, il faudra que vous mangiez le soir à 23h). Le gros avantage de supprimer le petit-déjeuner est que vous avez déjà jeûné durant toute la nuit, donc le matin, quand vous vous levez, vous avez généralement déjà jeûné 10 à 12h. C’est donc assez simple de patienter 4 à 6h de plus pour atteindre 16h de jeûne.
Vous pouvez manger midi + soir ou matin + midi.

10) Est-ce que je peux manger 2 voire 3 repas le week-end ou quand je suis en vacances ou quand je reçois des amis à la maison ?

Si c’est 1 jour par semaine, oui. Mais si vous partez 2 semaines en vacances et que vous prenez à nouveau 3 repas par jour, il est fort possible que vous preniez du poids. Même en vacances, il est possible de continuer le jeûne intermittent et c’est même beaucoup plus pratique ainsi.

11) Il parait que je vais perdre du muscle si je jeûne.

C’est vrai uniquement si vous jeûnez plus de 24h mais avec un jeûne intermittent de 16 à 20h, il n’y a aucun risque car notre corps possède une réserve de sucre (dans le foie et les muscles) de 24h. C’est uniquement une foie que cette réserve est épuisée que vous allez transformer le muscle en sucre (c’est ce qu’on appelle la néoglucogenèse).

12) Est-ce un problème si je fais de gros repas de temps en temps ?

Par exemple, si je vais au restaurant ou si je suis invité ? Non, au contraire, c’est une bonne chose de ne jamais habituer son corps à toujours la même chose. Il faut donner des challenges à votre organisme de temps en temps. C’est le meilleur moyen de le renforcer.

13) Mais si je saute mon petit-déjeuner, je vais faire de l’hypoglycémie ?

En réalité, c’est l’opposé. Vous faites de l’hypoglycémie car vous donnez à votre corps de mauvais aliments, essentiellement sucrés ou à index glycémiques élevés (pain blanc, riz blanc, pâtes blanches, pommes de terre frites, pain de mie…). Et avez les années, vous avez affaibli votre organisme. Grâce au jeûne intermittent, vous allez vous guérir de vos hypoglycémies. Cela ne se fera pas instantanément bien sûr mais au bout de 3 mois, tout sera réglé.

14) Est-ce que le jeûne intermittent ne va pas me rendre plus fragile face aux maladies ?

Car je pensais que pour ne pas être malade, il fallait manger suffisamment pour faire le plein d’énergie et de nutriments ?
C’est tout le contraire. Pour commencer, si vous êtes malade, il vaut mieux jeûner car en agissant ainsi, vous mettez à disposition du système immunitaire un maximum d’énergie. Le problème avec la digestion, c’est que c’est un processus qui demande beaucoup d’énergie (40 à 60%). La bonne nouvelle est qu’on a suffisamment de réserves pour tenir des semaines, sans aucun risque. Donc, si vous êtes malade et que vous ne mangez pas pendant 24 à 48h, vous guérirez beaucoup plus vite.
Dans la même logique, en mangeant trop et trop souvent, vous gaspillez votre énergie et votre système immunitaire aura moins d’énergie à sa disposition. Sachez simplement que de nombreuses expériences ont montré que le jeûne intermittent booste le système immunitaire et lutte contre le vieillissement anormal du corps.

15) Cela fait déjà 2-3 semaines que je pratique le jeûne intermittent et je n’ai toujours pas perdu mon ventre.

Pour commencer, soyez patient, il faut 1 à 3 mois pour que votre corps apprenne à puiser dans ses réserves (si vous faites bien les choses).
Ensuite, est-ce que vous avez supprimé de votre alimentation les aliments industriels, les glucides rapides tels que le pain blanc, les pâtes blanches, le riz blanc et bien sûr le sucre ?
Peut-être que le 16/8 n’est pas suffisant pour vous et qu’il faut passer au 17/7, au 18/6 voire au 20/4. A vous de tester.

16) Croire qu’on peut manger certains aliments sans rompre le jeûne.

Attention, si le matin vous prenez un café au lait, même sans sucre, c’est considéré par le corps comme un aliment (un très mauvais aliment mais un aliment quand même).
Si vous prenez un thé vert sucré, c’est considéré comme un aliment.
Si vous mangez un fruit, c’est considéré comme un aliment.
Mais si malgré tout cela vous semble trop difficile de tenir encore quelques heures jusqu’au repas, je vous conseille de manger un fruit de saison. Car ça ne va solliciter que très peu votre appareil digestif. En revanche, ne mangez jamais de barres aux céréales, de gâteaux ni même d’oléagineux (ces derniers sont trop longs à être digérés).

Mon repas du soir :

  1. Il commence par une assiette de crudités :
    • Salade verte
    • Avocat
    • Champignon de Paris frais
    • Radis noir, radis roses
    • Huile d’olive bio ou de noix bio ou de colza bio ou de tournesol bio
    • Tamari ou shoyu
    • Spiruline en paillettes
    • Ail
  2. Puis, un féculent (pommes de terre, patate douce, riz complet, quinoa, millet, sarrasin) avec 2 œufs ou un morceau de poulet ou de poisson (maquereau frais, sardines fraîches ou hareng frais).
  3. En dessert, 1 ou 2 carrés de chocolat noir à 75% de cacao ou plus (personnellement, je prends du 80 ou 85%). Je peux rajouter quelques noix, amandes, noisettes ou noix de cajou.
  4. Je ne bois pas durant mon repas, sauf si j’ai soif. Généralement, entre les fruits et le jus de légumes, j’ai pris suffisamment d’eau. Mais en été, quand il fait chaud ou si j’ai eu une activité durant laquelle j’ai bien transpiré, je vais évidemment boire de l’eau en conséquence. Mais ce qu’il faut retenir c’est qu’il ne faut pas se forcer si on n’a pas soif.